Et son ombre recueille une sélection de textes sur les sœurs Brontë ainsi que sur quelques autres auteurs britanniques. Pratiquement tous proviennent du forum The Inn at Lambton. On peut considérer Et son ombre comme complémentaire au Wanderer of the Moors (site dédié entièrement aux sœurs Brontë) et à Passerelle (sur la littérature britannique en général). Par ailleurs, je tiens à m'excuser de la qualité pas toujours bonne des photographies que je propose de mes voyages en Angleterre, notamment dans le Yorkshire d’où étaient originaires les sœurs Brontë.

Une relation spéciale

The Inn at Lambton, 18 mai 2015 

Si les sœurs Brontë conservent un lectorat important, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent figurant même dans les rayonnages de certains hypermarchés, il me semble toutefois que leur popularité est moindre que dans le passé.  

D'après mes recherches, il faudrait fixer entre les années 20 et les années 80 une longue période où les sœurs Brontë suscitèrent une véritable passion nationale qui vit s'accumuler à leur sujet de nombreuses productions en tout genre.  

Malheureusement, pas plus que nos voisins de l'autre côté de la Manche, les hérauts que nous sommes de la littérature et des arts avons résisté à développer une vision mythique des sœurs Brontë comme en témoigne l'article que je m'offre de faire découvrir aujourd’hui et qui a paru dans Top, une revue destinée aux adolescents, au milieu des années 60. 

Peut-être trouvera-t-on amusant et révélateur de savoir que cet article se trouvait dissimulé à ma connaissance dans les quelques dizaines d'exemplaires de la revue que je possède depuis que je les ai acquis au marché aux puces de Marseille il y a plusieurs années sans que je fasse autre chose ensuite qu'en feuilleter quelques pages – à la différence de mes dizaines de France Football des années 70 et 80 ramené péniblement à pied du même marché. Ah ! Qui se souvient de l'épisode des Saintes Chéries où Daniel Gélin rapporte chez lui, au dam de son épouse, une ancienne armure trouvée à Saint-Ouen ? 

Mais il y a quelques temps, je me suis rappelé à l'existence de ces revues dans l'idée qu'elles contiendraient peut-être quelque chose sur les sœurs Brontë, ce qui ne m'aurait pas autrement surpris en considérant la popularité qui était la leur alors.

Et certes, je n'ai pas été surpris, non seulement de dénicher parmi tous mes numéros de Top un article commémorant les cent cinquante ans de la disparition de Charlotte Brontë, mais aussi d'avoir de quoi en être mécontent !


Il ne s'agit pas de Rintintin et de son maître, mais de Jean-Claude Arnoux, un chanteur à la mode. Peut-être les membres les plus vénérables du forum se souviendront (dans un flash) d'avoir eu son poster affiché dans leur chambre.

Le temps des pesetas, des lires et de la règle à calculs pour être sûr de ne pas être escroqué...


Sortez les mouchoirs – même si cette brève biographie est bourrée d'approximations et d'erreurs :

1) Maria Brontë n'est pas morte « poitrinaire », mais de cancer, de plus en 1821, et non en 1820..

2) Les sœurs Brontë n'avaient pas toutes « les yeux noirs », on sait que ceux d'Anne était bleu-violet.

3) Branwell ne présentait pas une « folle beauté », il était petit et peu avenant.

4) S'il est vrai que la fratrie Brontë « adorait se promener dans la solitude de lande », par contre ce n'était pas « entre des arbres aux formes étranges », la lande se caractérisant par la rareté de ces derniers, voire leur complète absence.

5) Dire que Charlotte « aimait son métier » d'institutrice est dire tout le contraire de ce qu'elle a confessé elle-même.

6)Faux encore le fait d'indiquer qu'Emily tomba malade au cours de sa courte carrière d'enseignante. Je présume que l'auteur de l'article a eu en tête la maladie qui frappa Emily en pension au milieu de son adolescence.

7) Je suis ravi par contre que l'adjectif « charmant » soit employé pour Agnès Grey, mais on remarquera qu'il n'est fait mention nulle part de La Locataire de Wildfell Hall.

8) Les sœurs Brontë n'auraient pas pu écrire dans leurs mémoires qu'elle connurent « aussitôt le grand succès » après la parution de leurs premiers romans, seul Jane Eyre en eut.

9) La misère ne régnait pas à Haworth, les sœurs Brontë appartenaient à la classe moyenne.

10) De nouveau à la rubrique nécrologique : Branwell n'est pas mort à 29 ans, mais à 31, et Charlotte à 38, non à 37.

11) Remarquons enfin que la légende sous le tableau des sœurs Brontë est trompeuse s'il fallait suivre l'ordre des noms donné.

Etc.

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