The Inn at Lambton, 2 avril 2022
John Braine est un auteur anglais (né en 1922 à Bingley, – à quelques kilomètres de Haworth, là où ont vécu les sœurs Brontë –, mort en 1986 à Londres) qui a gagné sa renommé avec Room at the Top (Les Chemins de la haute ville), véritable best-seller à sa parution en 1957.
C’est tout récemment et singulièrement que j’ai découvert l’existence de ce roman (et de son auteur que l’on a rangé parmi les angry young men) puisque c’est à travers le clip de Bedsitter, chanson de Soft Cell (datant de 1981) !
Dans Room at the Top, Joe Templeton relate la manière dont, au sortir de la seconde guerre mondiale, il est devenu un homme riche.
Son récit débute quand, à l’âge de 25 ans, il quitte l’industrielle et miteuse cité de Dufton, où il est né de parents ouvriers, pour plus cossue Warley où l’attend un emploi de comptable municipal. Cette nouvelle situation constitue donc pour Joe Templeton une élevation sociale, s’ouvre à lui la perspective d’une vie confortable : une petite maison, une petite voiture, un grand aspidistra, etc. Toutefois, cette perspective ne le satisfait pas longtemps, et le désir de plus qu’une petite maison, une petite voiture et un grand aspidistra, un désir d’opulence s’empare de lui. La rencontre de Susan, fille d’un des hommes d’affaires les plus importants de Warley, au sein d’un club de théatre amateur, lui donnera l’opportunité de le satisfaire. Une autre femme, plus âgée que lui, Alice, le confrontera au doute, mais il ne laissera planer aucune incertitude sur le sacrifice qu’il décidera de faire..
Une telle intrigue fera penser par chez nous à Bel-Ami, et à raison, John Braine s’étant plaint que chez lui on ne l’ait pas fait ! Malheureusement, cela fait bien longtemps que j’ai lu le roman de Maupassant et je ne suis pas en mesure de procéder à des comparaisons. Ce que je puis dire est que le portrait fait de Joe Templeton n’est pas celui d’un cynique né. Les sentiments ne lui manquent pas à l’égard de ses semblables. Seulement sa fascination pour les classes supérieures est plus forte que tout, et à tel point certes qu’elle en fera un véritable prédateur, quelqu’un qu’on aura envie de traiter de « s… »
En ce qui me concerne, je suis tenté de voir en Joe Templeton une espèce d’aventurier des temps modernes, c’est-à-dire des temps travaillistes pour l’Angleterre, comme on a du mal à concevoir la possibilité de son destin dans le passé. En tous les cas, Room at the Top se présente aussi comme une peinture de l’Angleterre moins inégale sur la plan social et plus libre sur le plan des mœurs. La sexualité occupe en fait une grande place dans le roman qui aurait été sulfureux à son époque à considérer la bande-annonce qui suit de son adaptation en 1959 (on notera, dans le rôle de la pauvre Alice, notre Simone Signoret nationale – décidément) :
Le succès du roman et du film suscita une suite, Life at the Top, qui fut proposé par John Braine en 1962. Plus tard encore, en 1973, une série télévisé, Man at the Top, sera basé sur le personnage de Joe Lampton.
Et pour conclure, voici le clip de Bedsitter évoqué au début : bien m’en aura pris de ma curiosité !
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