En quatrième de couverture de sa septième édition parue en 1990 chez Bordas, Littérature anglaise se vantait d’être « indispensable aux étudiants anglicistes, [comme de permettre] au grand public de découvrir la littérature anglaise (plus de 400 auteurs cités) tout en perfectionnant ses connaissances de la langue ».
Et de l'élevage des huîtres perlières eût-on pu ajouter en ce qui concerne les sœurs Brontë :
1) « Nées à Bradford, installées dès 1820 dans un petit village au cœur des landes sauvages du Yorkshire… »
Les sœurs Brontë virent le jour en fait dans le village de Thornton, non loin certes de Bradford comme l’était Haworth où elles déménagèrent ensuite avec leur famille, Haworth qui n’était pas perdu dans la campagne, mais se situait à la frontière de deux univers, ouvrant d’un côté sur les usines de la Révolution industrielle, de l’autre sur les landes.
2) « ... L’année suivante, Branwell et Emily meurent de tuberculose ; Anne meurt en 1849. Restée seule avec son père, Charlotte décide de s’installer à Londres où elle fréquente des écrivains, dont Thackeray et Elizabeth Gaskell. »
Après la disparition de son frère et de ses sœurs, Charlotte Brontë ne décida pas du tout de s'installer à Londres, mais demeura bel et bien coincée à Haworth.
3) « … Shirley (1849) et Villette (1853) confirment le succès de Jane Eyre. Largement autobiographiques, ces deux œuvres se font encore l’écho des expériences de l’auteur : souvenirs scolaires, émeutes des ouvriers du Yorkshire. »
Outre de redondance, ce passage souffre d'inclure parmi les « expériences » de Charlotte Brontë des « émeutes », tels qu'ils font le sujet de Shirley, advenus avant sa naissance. De plus, on peut trouver spécieux de faire de Charlotte Brontë un auteur autrement attaché aux « petits incidents qui rompent la monotonie de le la vie provinciale » – plus juste eut-été de la dire avoir été inspiré par « les petites et les grandes frustrations qu'elle éprouva tout au long de son existence, même quand elle connut le succès, Villette en constituant le témoignage ultime, etc., etc. »
Paul Ginestier, John Hoyles & Andrée Shepherd : Littérature anglaise, Bordas, 1990, (7e édition remise à jour par Amiel Van Teslaar).
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