Et son ombre recueille une sélection de textes sur les sœurs Brontë ainsi que sur quelques autres auteurs britanniques. Pratiquement tous proviennent du forum The Inn at Lambton. On peut considérer Et son ombre comme complémentaire au Wanderer of the Moors (site dédié entièrement aux sœurs Brontë) et à Passerelle (sur la littérature britannique en général). Par ailleurs, je tiens à m'excuser de la qualité pas toujours bonne des photographies que je propose de mes voyages en Angleterre, notamment dans le Yorkshire d’où étaient originaires les sœurs Brontë.

Toile d'araignée

 Intéressée par les questions sociales, Anne Brontë (1820-1849) traita, d'après son propre vécu, de la condition difficile des gouvernantes dans Agnès Grey (1847), puis de l'alcoolisme et de la violence conjugale dans La Locataire de Wildfell Hall (1848).  

Le réalisme et la piété profonde de ces deux romans ont fait d'Anne Brontë un auteur moins populaire que ses sœurs Charlotte et Emily à l’œuvre chargée de passion. Longtemps, elle a été même souvent dépréciée en regard de ces dernières, et ce n'est qu'à partir des années 60 que la critique l'a reconsidérée. 

Toutefois, on peut encore avoir l'occasion d'être agacé par les comparaisons faites à mauvais escient par les amatrices de romance sur des sites comme The Inn at Lambton... 

The Inn at Lambton, 14 juin 2013 

Au vrai,je ne sais si Charlotte Brontë, qui aimait la propreté et l’ordre, n'eut pas été contente pour le coup de voir ce fil [Anne versus ses sœurs] continuer de prendre la poussière au lieu de voir quelqu'un le réactiver ! 

Pour ma part, je suis attristé qu’Anne Brontë ne suscite pas davantage d’intérêt. J'ai le sentiment qu'on ne vient à la lire qu’à la suite de ses deux sœurs, beaucoup éprouvant alors de la déception de ne pas y trouver le même romantisme.  

Une image d'auteur limité et mièvre colle à la peau, ou plutôt aux os, d'Anne Brontë, du moins en France où elle demeure avant tout connu pour le seul Agnès Grey. Or, elle a écrit un second roman, La Locataire de Wildfell Hall, grâce auquel elle a dû finalement sa reconnaissance dans le monde anglo-saxon au début des années 60.  

Loin d'être fade, Anne Brontë a jeté dans son œuvre un regard réaliste et pénétrant sur la société victorienne et ses turpitudes : la domination de classe et de la femme, l'hypocrisie, les ravages de l'alcoolisme, etc. Certes, Anne Brontë laissera insatisfaite les amatrices de romance (dont je ne blâme pas le goût), mais ce n'était pas son intention d'en proposer.  

Il ne faut pas non plus lui reprocher sa piété à mon sens, ne fut-ce que d'un point de vue artistique. C'est elle qui confère à Agnès Grey une touche de poésie vibrante en inscrivant le récit du développement moral et spirituel de l'héroïne d'Anne Brontë dans le cadre d'un parcours qui débute dans un village isolé de l'intérieur du pays avant de se diriger par étapes vers une ville en bord de mer, cette dernière figurant Dieu et la création avec lesquels Agnès Grey, tourmentée, désire être en accord. 

Mon message est loin de faire honneur à Anne Brontë, mais du moins j’aimerais qu’il puisse amener une ou deux personnes à l'approcher autrement, non pour être la petite sœur de ..., mais pour elle-même.

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