Et son ombre recueille une sélection de textes sur les sœurs Brontë ainsi que sur quelques autres auteurs britanniques. Pratiquement tous proviennent du forum The Inn at Lambton. On peut considérer Et son ombre comme complémentaire au Wanderer of the Moors (site dédié entièrement aux sœurs Brontë) et à Passerelle (sur la littérature britannique en général). Par ailleurs, je tiens à m'excuser de la qualité pas toujours bonne des photographies que je propose de mes voyages en Angleterre, notamment dans le Yorkshire d’où étaient originaires les sœurs Brontë.

Aperçu de la vie de Katherine Mansfield

The Inn at Lambton, 8 mai 2014

Suite de mon infidélité aux sœurs Brontë… 

J’ai achevé une biographie, que l'on doit à Michel Dupuis, de Katherine Mansfield parue à l'occasion du centenaire de sa naissance en 1988. Relativement brève, je l'ai trouvée toutefois des plus instructives sur la vie aussi bien que l’œuvre de Katherine Mansfield. 

De son véritable nom Kathleen Beauchamp, Katherine Mansfield vit le jour en Nouvelle-Zélande, à Wellington, en 1888, dans les derniers feux de l'âge victorien au sein d'une famille aisée que l'ambition de son père finira par rendre la plus riche du pays. 

Au cours de son enfance, Katherine Mansfield souffrit du manque d'amour, ou du moins d'attention de la part de ses parents, en particulier de sa mère. Mise en pension en Angleterre au milieu de son adolescence, elle entra en rébellion contre sa famille et la société dans son ensemble. Elle se nourrit à cet égard des lectures de Wilde, Nietzsche et Ibsen, se rêvant d'une vie de liberté, de passion et de célébrité.  

Il lui fut ainsi pénible, après trois années passées en métropole, de devoir retrouver un quotidien étroit aux antipodes du monde. Se rendre insupportable fut le moyen qu’elle employa pour que ses parents, au bout d'une année de conflits, consentirent à son retour en Angleterre. 

Munie d’une modeste allocation versée par son père, Katherine Mansfield put s'engager dès lors dans une quête frénétique d'elle-même et de son art. Mais, si elle aspirait à être une sorte de dandy au féminin au sein de la scène underground londonienne de l'époque, celle de Bloomsbury, une longue suite de déceptions et d'épreuves douloureuses l'attendirent, notamment une fausse-couche, la contraction de la tuberculose et le deuil de son plus jeune frère, Leslie Heron, lors de la Première Guerre mondiale. 

Sur le plan littéraire, du premier coup du sort sortira la satire de Pension allemande, du dernier la poésie offerte par les nouvelles les plus fameuses (Prélude, Sur la baie) de Katherine Mansfield où elle s'employa à restituer ses souvenirs d'enfance en Nouvelle-Zélande de façon impressionniste – « vibrante » selon le mot de Virginia Woolf.  

Inspirée par Tchekhov, Katherine Mansfield s'attacha aussi, dans son œuvre composée uniquement de textes brefs, à mettre en scène les peines et les désarrois des personnes humbles (Miss Brill, Vie de maman Parker, etc.).  

Son époux, John Middleton Murry, critique littéraire avec qui ses relations furent instables, l'aidera à gagner peu à peu la notoriété dont elle ne profitera toutefois guère à cause des progrès inexorables de la tuberculose. Outre aux souffrances physiques, la maladie l'exposa à une solitude durement ressentie lors de ses longs séjours thérapeutiques en France, en Italie et en Suisse. 

En 1923, alors qu'elle ne pouvait s'empêcher cependant de dresser des plans d'avenir – trouver enfin la sérénité, revoir son pays natal, etc. – Katherine Mansfield succombera finalement à son mal à Fontainebleau, au sein d'un institut dirigé par George Gurdjieff, théosophe encore célèbre aujourd'hui – elle avait à peine atteint ses 34 ans.  

(Travail personnel)

Michel Dupuis : Katherine Mansfield, La Manufacture, 1988.

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